Echo of Leaf and Body

Anne-Laure Franchette, Paloma Ayala, Corrina Mattner, Lisa Biedlingmaier, Maya Minder

BadLab est un collectif non hiérarchique et un réseau de femmes qui explorent des pratiques spéculatives et collaboratives à l’intersection de l’artisanat, de l’art et de la science. Les membres creusent dans l’écologie diverse offerte par les méthodes DIY et DIWO, en étudiant la connaissance des plantes, les pratiques des femmes et les approches mystiques à travers la cuisine, la fermentation, l’impression de plantes et l’organisation d’ateliers.

Nous considérons la guérison comme une sphère holistique.

Pendant l’atelier Echo of Leaf and Body, BadLab créera un espace de résonance collective par le son et le geste. Les participant(e)s sont invité(e)s à contribuer et à tenir l’espace acoustique avec les vibrations du gong, des lectures, des écrits et un paysage sonore qui évoluera au cours d’un processus de fabrication d’une structure de guérison DIY. Au sein de ces sons, chaque participant(e) choisira intuitivement ses plantes de guérison, cueillies dans l’espace public à proximité de Volumes, pour créer un modèle de guérison personnel sous la forme d’un mandala hapazome. Inspiré par l’héritage de la guérisseuse suisse Emma Kunz, BadLab enquêtera sur les structures de guérison.

BadLab a été fondé en 2018 par Lisa Biedlingmaier, Anne-Laure Franchette et Maya Minder, avec Corinna Mattner et Paloma Ayala. Parmi les participants occasionnels figurent Emilia Giudicelli, Grégoire Paultre, Aida Haile, Lucile Haute, Plantes Sorcières, Sandra Bühler et Aniara Rodado.

BadLab est soutenu par ProHelvetia, Fondation suisse pour la culture.


hackteria.org/wiki/BadLab

instagram.com/badlabproject/


Evènement Atelier
Participantes Anne-Laure Franchette, Corrina Mattner, Lisa Biedlingmaier, Paloma Ayala, Maya Minder
Date / Heure Samedi 22, 14:00 – 18:00
Lieu Volumes Lab / Oasis 21 • 78 Rue Compans, 75019 Paris

Aliens in Green

Aliens in Green avec Bureau d’études, Ewen Chardronnet et Špela Petrič

Dans la continuité de leurs démarches de design d’action publique menée dans différents territoires, Bureau d’études présentera une démarche qui a été discutée (et non réalisée) dans le cadre d’Aliens in Green avec la Ville d’Évry Courcouronnes en banlieue parisienne. Si l’action Aliens in Green a pris jusqu’ici la forme de dispositif d’action et de science populaire restreints en taille, l’hypothèse était d’opérer une passage d’échelle, en mettant en jeu la façon dont les perturbateurs endocriniens affectent les parties prenantes de la ville. Une mise en action était envisagée intégrant une multiplicité de points de vue et de niveaux d’action à l’échelle de la ville, selon une démarche collective appelant peut-être à la constitution d’un consortium avec les parties prenantes concernées.

Aliens in Green, est un laboratoire d’investigation mobile et groupe de théâtre tactique qui mène des recherches sur les agents aliens du xéno-pouvoir anthropocénique. Le laboratoire met en œuvre des procédés intermédias qui font se rencontrer science ouverte, pratiques DIY, serious games, narration spéculative, intelligence culturelle et science-fiction, de manière à ouvrir un espace public critique.

L’exposition aux substances chimiques synthétiques interfère avec les systèmes hormonaux humains et non humains. Malgré tous les avertissements concernant les effets toxiques de ces perturbateurs endocriniens, le lobbying des industries pétrochimiques, agricoles et pharmaceutiques continue d’influencer les organismes de réglementation. Ces acteurs peuvent être considérés comme des xéno-pouvoirs qui régulent et polluent nos corps et notre environnement. Parallèlement, des termes comme « anormal » ou « perturbateur » sont au centre de la plupart des discours environnementaux et critiques, en focalisant le débat sur l’ambiguïté du genre et les menaces pour le futur reproductif. Ces arguments renforcent une politique de la pureté et reflètent notre système de valeurs éco-hétéro-normatif. Qu’est-ce que le « normal » et le « naturel » ? Nos amis queers et notre genre alien n’auraient-ils pas d’avenir dans ce paysage toujours plus toxique ? Les « Aliens in Green » veulent susciter « une crise du corps » qui laisse place à des subjectivités non normatives, en proposant une résistance « Alien » qu’ils nomment xéno-solidarité.

 


espacevirtuel.jeudepaume.org/aliens-in-green-3134/


Evènement Table ronde: Perturbateurs endocriniens et design d’action publique
Participants Ewen Chardronnet, Bureau d’études, Špela Petrič, Mariana Rios Sandoval
Date / Heure Vendredi 21, 10:30 – 11:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Elaborer des espaces pour faire santé ‘autrement’ sous le colonialisme brésilien

Emilia Sanabria (CNRS)

Cette intervention s’interroge sur la façon de constituer et maintenir des espaces de guérison au sein des paysages maladifs du colonialisme tardif. Que signifie guérir des individus lorsque les territoires dans lesquels ils vivent – et dont ils se nourrissent – sont violemment extraits, saturés de toxicité et peu propices à des formes régénératrices de socialité ? S’appuyant sur un travail ethnographique sur les pratiques rituelles de l’ayahuasca, l’intervention d’Emilia Sanabria explore et élargit l’idiome de « tenir un espace » pour le travail cérémonial de guérison, en particulier en ce qui concerne les dimensions territoriales de la violence coloniale et raciale. Emila Sanabria s’intéresse aux lignes de fuite entre « setting » (des expériences psychédéliques) et « settler (colonialisme) » en examinant comment l’assemblage communautés-territoires-plantes est tenu, et en questionnant comment le maintien de bonnes relations, au-delà de l’humain, est imaginé et réalisé.


cermes3.cnrs.fr/fr/membres/699-sanabria-emilia


Evènement Table ronde: Anthropologie, féminisme, postcolonialité et soins radicaux
Participantes Emilia Sanabria, Paloma Ayala, Luiza Prado, Aniara Rodado, Nataša Petrešin-Bachelez
Date / Heure Jeudi 20, 10:30 -12:00
Lieu Cité Internationale des Arts

ICTUSCORDIS

Januš Aleš Luznar

ICTUSCORDIS est une série de performances audiovisuelles dont le cœur humain est le sujet principal. Dans cette série, le cœur va bien au-delà du champ métaphorique de la performance avec un cœur. Il s’agit d’un véritable instrument physique, musical et visuel, vivant et en temps réel. La série est basée sur une image audiovisuelle qui provient d’un battement de cœur et dépeint de manière dynamique la relation intime entre le public et le battement de cœur collectif. Dans cette série, l’artiste explore l’application de la méthode Biofeedback, en appliquant des boucles de rétroaction entre les états corporels physiques et mentaux. Avec ces performances, l’artiste invite le public à entrer dans un espace sacré d’intimité artistique et spirituelle et invite les visiteurs à se laisser porter par une interprétation audiovisuelle du cœur. Les performances sont généralement suivies d’une courte présentation et de questions-réponses.


ictuscordis.org

facebook.com/ictuscordisorg

soundcloud.com/ictuscordisorg

youtube.com/channel/UCq91Sj16jX19gQ0XWRFCKIA/

youtube.com/watch?v=LbAww1LU7VI&t=246s

instagram.com/ictuscordisperformance


Evènement Performance
Participant Januš Aleš Luznar
Date / Heure Samedi 22, 20:00
Lieu Volumes Lab / Oasis 21 • 78 Rue Compans, 75019 Paris

Green Open Food Evolution

Maya Minder

Green Open Food Evolution est une narration spéculative sur un possible programme diététique basé sur une alimentation riche en algues, pour réécrire l’holobiome humain et devenir finalement Homo Photosyntheticus. Cette fabulation spéculative, qui pourrait être une possibilité réelle, ouvre à une approche poétique en faisant la proposition de scénarios futurs.

Un article scientifique a récemment découvert comment la microflore intestinale des Japonais s’était équipée pour digérer les algues Nori : un transfert de gènes s’est produit entre une bactérie marine ancestrale et une bactérie intestinale spécifique aux Japonais. Une fois ingérées par des Japonais, ces bactéries marines associées aux algues ont ainsi pu entrer en contact avec les bactéries intestinales et leur transférer leurs « ustensiles ». Cet événement de transfert unique est relativement récent dans l’évolution des bactéries intestinales, mais est sans nul doute assez ancien du point de vue humain (quelques centaines ou milliers d’années). Nos propres bactéries intestinales seraient-elles capables d’acquérir de nos jours les mêmes ustensiles que les bactéries intestinales des Japonais si nous mangions régulièrement des mets à base d’algues crues ?

Cette question qui nous vient spontanément à l’esprit reste ouverte. En revanche, il est très probable que de tels transferts de gènes entre des bactéries intestinales et des bactéries de l’environnement aient eu lieu tout au long de l’évolution des vertébrés, expliquant la prévalence des enzymes de dégradation de polysaccharides de plantes terrestres dans la microflore des herbivores et omnivores. Cette découverte du « sushi factor » n’est en tout cas que le début d’un champ d’investigation plus vaste de l’évolution de la microflore humaine et de notre statut d’holobionte.

Qu’est-ce que cela signifiera à l’avenir si nous, les omnivores, sommes confrontés à la rareté de la nourriture et de l’environnement. Que pourrait-il arriver à notre Homo Photosyntheticus, une sorte de végétarien ultime qui ne mange plus mais vit de la nourriture produite en interne par sa symbiose avec les algues ? Nos descendants Homo Photosyntheticus pourraient, avec le temps, avoir tendance à perdre leur bouche, devenant ainsi translucides, paresseux et sédentaires.

L’atelier comportera une conférence performée un atelier d’écriture spéculative et un cours de cuisine avec de nombreuses dégustations et fabulations sur la façon de devenir Homo Photosyntheticus. La cuisine et sa préparation seront accompagnées d’un atelier somatique cellulaire et proprioceptif avec Annabel Guérédrat praticienne certifiée Body-Mind Centering (BMC) et Adam Zaretsky.

Green Open Food Evolution est soutenu par ProHelvetia, Fondation suisse pour la culture et ArtExplora Foundation.


citedesartsparis.net/en/maya-minder


Evènement Atelier
Participants Maya Minder, Annabel Guérédrat, Adam Zaretsky
Date / Heure Samedi 22, 14:00 – 18:00
Lieu Volumes Lab / Oasis 21 • 78 Rue Compans, 75019 Paris

Green Open Food Evolution / Roscosmoe

Maya Minder, Ewen Chardronnet

Maya Minder mène actuellement le projet de recherche Green Open Food Evolution – diététique et coévolution endosymbiotique pour un devenir Homo Photosyntheticus pendant sa résidence à la Cité Internationale des Arts. L’installation présente ici une série d’entretiens réalisés pour le projet Green Open Food Evolution en collaboration avec la cinéaste Sandra Bühler et le projet de recherche artistique interdisciplinaire Roscosmoe – Le ver qui voulait aller dans l’espace initié par Ewen Chardronnet et les biologistes marins Xavier Bailly et Gaëlle Correc (chercheurs à la Station biologique de Roscoff, Finistère – CNRS Sorbonne Universités).

Green Open Food Evolution / Roscosmoe est soutenu par ProHelvetia, Fondation suisse pour la culture et ArtExplora Foundation.

Evènement Installation et Conférence (Table ronde: Photosymbiose et santé humaine)
Participants Maya Minder, Jens Hauser, Quimera Rosa, Ewen Chardronnet, Sandra Bühler
Date / Heure Vendredi 21, 15:45 – 17:15
Lieu Cité Internationale des Arts

Seconde peau - soft walls, patch.e.s & soap

Nathalie Harb, Benoît Piéron

Pour Open Source Body Nathalie Harb et Benoît Piéron invitent les participants à rentrer avec eux dans un décor de textile saponifié. Un espace qu’ils vont habiter de leurs paroles autour des limites du Home, du corps et ce qui fait intimité à l’hôpital et dans d’autres paysages existentiels. La couverture, seconde peau, soft wall, représente cette surface de rencontre et la membrane interstitielle entre espaces intérieurs et extérieurs.


citedesartsparis.net/en/nathalie-harb
citedesartsparis.net/en/benoit-pieron


Evènement Installation
Participants Benoît Piéron, Nathalie Harb
Date / Heure Visites • Jeudi 20, 12:30 / 14:00 | Vendredi 21, 13:30
Lieu Cité Internationale des Arts – Petite galerie

Coffre d'espérance pour les temps de transition

Adriana Knouf (Tranxxeno Lab, Waag)

Nous vivons à une époque de transition, qu’il s’agisse de la transition pharmaceutique que certains d’entre nous vivent quotidiennement, des micro et macro changements qui se produisent lorsque nous passons de la naissance à la mort, ou de la nécessité d’adopter des modes de relation plus humbles avec les autres entités sur cette terre. Tout cela se produit dans des environnements extrêmes (politiques, sociaux, environnementaux) dans lesquels il est de plus en plus difficile de survivre, voire de s’épanouir.

Ces premières recherches partent du principe qu’en ces « temps de transition », nous avons besoin d’outils – protocoles, directions, concepts, hyperstitions – qui peuvent nous aider dans notre cheminement. En partant de mes propres expériences en tant que personne en transition au sein du régime pharmacopornographique, j’explore les manifestations passées des oracles de l’entre-deux, en rencontrant les fantômes dans les héritages des soins queer et trans, en générant des hyperstitions pour les moments que nous aurons vécus, et en développant de nouveaux protocoles pour être-avec nos entités étrangères et aliénées près de nous. Ce travail a pour but de repousser la marée montante du transhumanisme prométhéen qui considère le corps – et la terre – comme quelque chose à surmonter par l’application d’une technoscience axée sur le profit.


art4med.eu/project/xenological-preterrelations/


Evènement Table ronde: Art4med, art meets health and biomedical research
Participants Emilia Tikka, Ewen Chardronnet, Erich Berger, Miha Turšič, Shu Lea Cheang, Vivien Roussel, Lucy Ojomoko, Helena Nikonole, Adriana Knouf
Date / Heure Jeudi 20, 14:30 – 16:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Xeno-Optimizations for Arctic Survival

Emilia Tikka (Bioart Society)

Spéculation sur l’amélioration biomédicale et la survie posthumaine dans les mondes plus qu’humains de l’Arctique finlandais.

L’épistémè moderniste de l’extraction, qui prend la nature comme une matière première à des fins humaines, menace toutes les formes de vie, y compris les humains eux-mêmes. Cela se traduit aujourd’hui par une augmentation des problèmes de santé, des conditions météorologiques extrêmes et des environnements toxiques. Dans les régions arctiques, le réchauffement climatique est même deux fois plus rapide, ce qui renforce l’extinction des espèces, l’augmentation des pluies et des inondations et la diminution de la neige. Il est donc urgent de réimaginer radicalement les relations entre l’homme, la nature et la technologie dans l’Arctique.

Ce projet s’appuie sur la narration critique, mêlant faits scientifiques et science-fiction, pour repenser les concepts au-delà des utopies vertes ou des dystopies apocalyptiques, en imaginant de nouvelles formes de vie et de coexistence dans des environnements technoscientifiques. En tant que formes de survie sur la planète endommagée, les modes symbiotiques d’adaptation biotechnologique sont explorés en suivant la question de Donna Haraway sur « comment le génie génétique pourrait être utilisé pour lier les gens dans de nouveaux partenariats symbiotiques ? » (1) Dans ce cadre, le projet vise à spéculer sur les altérations génétiques humaines avec CRISPR en tant que Xéno-Optimisations pour la survie de l’Arctique à l’ère de la crise climatique. Les scénarios spéculatifs, s’inspirant des réalités existantes et des histoires du passé, sont situés dans la zone géographique de l’Arctique finlandais. Les cosmologies non-occidentales formeront un cadre pour les spéculations technoscientifiques en tant qu’engagements collaboratifs.

Le projet s’inscrit dans la continuité de la recherche en design artistique d’Emilia Tikka sur l’utilisation biomédicale de la technologie d’édition du génome CRISPR, en s’engageant de manière critique dans les questions d’optimisation et de santé humaine. L’édition de la lignée germinale humaine introduit des changements héréditaires, qui sont transmis aux générations suivantes et pourraient donc modifier radicalement l’évolution humaine. La promesse de CRISPR comprend des applications biomédicales pour guérir les maladies, mais à côté de cela, des intérêts liés au marché apparaissent pour préconiser l’amélioration de l’espèce humaine vers des capacités mentales et physiques optimisées et des durées de vie plus longues. Ce projet vise à contrer de manière critique ces visions transhumanistes, renforcées par le solipsisme anthropocentrique et la maîtrise de l’homme sur la nature. Le projet s’inspire des posthumanités féministes, dans lesquelles l’homme n’est pas considéré comme séparé mais plutôt incarné et intégré dans la « nature ». Dans le cadre de la résidence ART4MED, le projet souligne comment les questions de santé biomédicale humaine sont de plus en plus liées aux questions de crise environnementale. Afin d’imaginer les applications biomédicales de l’édition du génome au-delà du déterminisme génétique et de l’exceptionnalisme humain, le projet se réfère au concept d’holobionte, indiquant que la condition humaine est profondément enchevêtrée avec des mondes plus qu’humains.

(1) Eben Kirksey, The Mutant Project: Inside the Global Race to Genetically Modify Humans, Première édition (New York: St. Martin’s Press, 2020).

Le projet ART4MED d’Emilia Tikka est accueilli par la Bioart Society (Helsinki, Fi) et est co-financé par le programme Creative Europe de l’Union Européenne.


art4med.eu/project/xeno-optimizations-for-arctic-survival/


Evènement Table ronde: Art4med, art meets health and biomedical research
Participants Emilia Tikka, Ewen Chardronnet, Erich Berger, Miha Turšič, Shu Lea Cheang, Vivien Roussel, Lucy Ojomoko, Helena Nikonole, Adriana Knouf
Date / Heure Jeudi 20, 14:30 – 16:30
Lieu Cité Internationale des Arts

UNBORN0x9

Future Baby Production avec Shu Lea Cheang et Vivien Roussel

UNBORN0X9 est une installation artistique et une performance qui interroge sur le développement des fœtus dans des utérus artificiels hors du corps (ectogenèse) et sur l’avenir cyborg de la parentalité. Elle explore le rôle de la science obstétrique dans l’expérience de plus en plus technologique de la reproduction humaine, en spéculant sur les nouveaux types de liens qui peuvent émerger avec les utérus artificiels. Ici, la grossesse est intégrée dans une vision high-tech du corps en tant que composante biologique d’un système de communication cybernétique.

En collaboration avec le living lab EchOpen, qui développe un écho-stéthoscope à ultrasons open-source pour smartphone, UNBORN0X9 détourne le prototype de son usage professionnel et hack les ondes ultrasonores inaudibles par une conversion sonore, ouvrant ainsi la voie à une communication multi-interface avec le futur bébé. En tant que collectif FUTURE BABY PRODUCTION, nous nous sommes engagés dans la simulation à partir d’un fantôme fœtal lisible par ultrasons à des fins de recherche et d’exposition. Au cours des deux dernières années, nous avons testé des biomatériaux tels que l’agar-agar, la gélatine, la cellulose, etc., dans leurs différentes compositions et combinaisons, ainsi que des solutions à partir de silicone chimique. Notre objectif principal est d’obtenir un biomatériau capable de résister à la fois aux contraintes propres au domaine de la sculpture (moulage, démoulage, souplesse, rigidité, tenue…), ainsi qu’aux contraintes techniques (matière échogène, qualités des matériaux, coût, facilité de mise en œuvre, reproductibilité…). Dans le processus de production ouvert et collaboratif, la formulation du bébé est testée à l’aide d’une sonde à ultrasons actionnée par un bras robotisé effectuant un scan constant de données. Les données scannées acquises sont restituées sous forme de manifestations sonores et visuelles, puis développées pour une performance sonore collective.

Le projet ART4MED Unborn0x9 est accueilli par le medialab Makery.info (Paris, Fr) et est co-financé par le programme Creative Europe de l’Union Européenne.


art4med.eu/project/unborn0x9/

unborn0x9.labomedia.org

youtube.com/watch?v=Pyvx4yC3lcs


Evènement Table ronde: Art4med, art meets health and biomedical research
Participants Shu Lea Cheang, Ewen Chardronnet, Vivien Roussel, Erich Berger, Miha Turšič, Lucy Ojomoko, Helena Nikonole, Adriana Knouf, Emilia Tikka
Date / Heure Thursday 20, 14:30 – 16:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Quorum Sensing: Skin Flora Signal System

Helena Nikonole, Lucy Ojomoko (Kersnikova)

Chez l’homme, l’olfaction a considérablement perdu son rôle bio-sémiotique. Dans notre projet, nous allons amplifier et élargir le vocabulaire de ce système de signalisation en développant des approches DIY pour modifier le microbiome de la peau humaine afin de produire des odeurs qui peuvent être facilement détectées pour l’auto-diagnostic ou la prévention des maladies.

La capacité de sentir et d’identifier les odeurs peut être considérée dans un contexte de bio-sémiotique. Dans ce projet, les artistes exploitent le potentiel de ce système de signalisation en utilisant une technologie non invasive de modification des gènes du microbiome de la peau humaine afin de créer des bactéries produisant des odeurs détectables en réponse à des conditions particulières telles que la fièvre, un processus infectieux ou une maladie. À l’avenir, par exemple, nous créerons des bactéries qui commenceront à sentir le jasmin lorsqu’une personne aura un cancer ou qui sentiront la rose lorsqu’une personne aura une infection. Par conséquent, l’odeur du microbiome humain devient un système de diagnostic facile.

Le projet  ART4MED de Helena Nikonole et Lucy Ojomoko est porté par l’Institut Kersnikova (Ljulbjana, Slovénie) et est co-financé par le programme Creative Europe de l’Union Européenne.


art4med.eu/project/quorum-sensing-skin-flora-signal-system/


Evénement Table ronde: Art4med, art meets health and biomedical research
Participants Helena Nikonole, Lucy Ojomoko, Emilia Tikka, Ewen Chardronnet, Erich Berger, Miha Turšič, Shu Lea Cheang, Adriana Knouf
Date / Heure Thursday 20, 14:30 – 16:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Le vert sain et la microperformativité non humaine

Jens Hauser (Copenhagen Medical Museion)

Le trope omniprésent de « tout verdir » n’a pas seulement un impact sur le discours public, mais touche également toutes les disciplines de la production de connaissances – pourquoi l’art, la médecine et les techno-sciences devraient-ils faire exception ? Le vert épinard est devenu la couleur de la médecine dans les vêtements et instruments hospitaliers, les artistes jouent sur la similitude chimique entre le rouge de l’hémoglobine et le vert de la chlorophylle, en soulignant ses qualités photosynthétiques, ou se livrent à des transfusions de chlorophylle et à d’autres types de plantamorphoses pour s’adresser de plus en plus àaborder des organismes non humains ou adopter les rythmes métaboliques des plantes. Ici, le « vert » est utilisé pour réconcilier les humains avec l’altérité en tant que telle, et pour hyper-compenser symboliquement ce que nous avons perdu. Dans son ambiguïté inhérente – entre le naturel et l’artificiel, le remède et la toxicité – le vert est paradoxalement la plus anthropocentrique de toutes les couleurs, et joue un rôle central dans l’évolution humaine et la compréhension de soi.

Cet exposé introductif fournit le cadre d’un dialogue avec Myra N. Chávez, biologiste à l’Université de Berne.


Evènement Table ronde: Photosymbiose and santé humaine
Participants Jens Hauser, Myra Chávez, Ewen Chardronnet, Quimera Rosa, Maya Minder
Date / Heure Vendredi 21, 14:00 – 17:15
Lieu Cité Internationale des Arts

The Art of Repair

Luiza Prado (LABAE)

Un projet de recherche collectif sur les technologies reproductives, le traumatisme et la réparation.

The Art of Repair est un projet de recherche collectif mené par Edna Bonhomme et Luiza Prado sur les technologies de reproduction, les traumatismes et la réparation. Le projet se penchera sur les questions de justice en matière de handicap et de reproduction, et explorera les questions d’inégalités raciales et de genre au sein des systèmes de soins de santé. À partir d’archives autobiographiques, le projet tracera les géographies médicales de la reproduction, ainsi que l’histoire de l’expérimentation médicale et du racisme à l’égard du corps noir. En mettant en avant des pratiques de spéculation, d’activisme sanitaire et de soins communautaires, Art of Repair s’interrogera sur la manière de faire de la parenté à travers les appareils médicaux et les régimes scientifiques, et proposera des méthodologies de soins et de réparation radicaux.

Le projet ART4MED de Luiza Prado et Edna Bonhomme est organisé par le The Laboratory for Aesthetics and Ecology de Copenhague, en collaboration avec The Center for Arts and Mental Health (CPH) and ARIEL – Feminisms in the Aesthetics (CPH), et est cofinancé par le programme Europe Créative de l’Union Européenne.


art4med.eu/project/the-art-of-repair/


Evènement Table ronde: Anthropologie, féminisme,postcolonialité et soins radicaux
Participantes Luiza Prado, Emilia Sanabria, Paloma Ayala, Aniara Rodado, Nataša Petrešin-Bachelez
Date / Heure Jeudi 20, 10:30 – 12:00
Lieu Cité Internationale des Arts

Applications biomédicales de la photosymbiose

Myra Chávez (Bern Institute of Anatomy)

Les tissus animaux supérieurs sont incapables de maintenir une activité métabolique normale, et donc de survivre, sans un apport soutenu et suffisant en oxygène. Cette conception sous-optimale de l’évolution nous a forcés, nous les hétérotrophes, à devenir intrinsèquement dépendants d’un système cardiovasculaire fonctionnel. Toutefois, si l’on part du principe que la source de tout l’oxygène est produite par les organismes photosynthétiques, plusieurs idées révolutionnaires peuvent surgir pour trouver de nouvelles solutions aux pathologies liées à l’hypoxie tissulaire ; c’est précisément ce qui s’est produit au cours des 20 dernières années. Ces approches dites photosynthétiques ont proposé d’utiliser des micro-organismes photosynthétiques pour contourner la nécessité d’une perfusion sanguine pour assurer la survie des tissus dans des applications qui incluent le développement de tissus humains artificiels et le maintien d’organes privés d’oxygène.

En particulier, au cours des 8 dernières années, notre groupe a cherché à établir une nouvelle technologie qui propose l’utilisation de micro-organismes photosynthétiques tels que les microalgues et les cyanobactéries pour surmonter les problèmes cliniques qui découlent d’un manque d’oxygène dans nos tissus. En outre, nous avons mis au point un système alternatif de production-livraison de protéines recombinantes pour fournir localement des molécules bioactives dans les tissus affectés. Ce concept, appelé « thérapie génique photosynthétique », exploite le potentiel biotechnologique des micro-organismes photosynthétiques unicellulaires pour produire et sécréter des protéines recombinantes fonctionnelles telles que des cytokines, des facteurs de croissance et d’autres molécules bioactives prometteuses directement dans les tissus affectés.

Il est intéressant de noter que les principes et les prémisses qui sous-tendent les technologies photosynthétiques proposées jusqu’à présent sont étayés par des exemples dans la nature, où des organismes hétérotrophes ont appris à tirer profit d’une relation symbiotique avec un protiste photosynthétique. Il est donc imaginable que la recherche biomédicale puisse permettre un certain degré d’indépendance vis-à-vis de l’apport d’oxygène extérieur en permettant à nos tissus d’acquérir des capacités photosynthétiques.

Myra Chávez est soutenue par ProHelvetia, Fondation suisse pour la culture.


symbiox.org/


Evènement Table ronde: Photosymbiose et santé humaine
Participants Myra Chávez, Jens Hauser
Date / Heure Vendredi 21, 14:00 – 15:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Rendre « l’invisible » visible

Mariana Rios Sandoval (CNRS)

Comment faire face à des polluants censés être partout et en permanence, mais qu’on a du mal à voir ?  Dans cette brève intervention elle parlera sur les multiples invisibilités qui alimentent l’idée répandue que les perturbateurs endocriniens sont une « menace invisible », mais également sur certaines pratiques pour rendre ces molécules, et bien d’autres, visibles. Elle se concentrera notamment sur ce qu’on fait depuis le monde de la recherche en sciences sociales, et à travers des collaborations avec des partenaires au-delà du milieu académique, pour rendre visible cette toxicité quotidienne.


cermes3.cnrs.fr/fr/post-doctorants/782-rios-sandoval-mariana


Evènement Table ronde: Perturbateurs endocriniens et design d’action publique
Participants Mariana Rios Sandoval, Ewen Chardronnet, Bureau d’études, Špela Petrič
Date / Heure Friday 21, 10:30 – 11:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Ensargasse-moi : un corps de sorcière caribéenne contaminée qui se décolonise

Annabel Guérédrat

Je me nomme bruja et je fais l’amour avec la sargasse. Dans ce tout-monde globalisé et qui engloutit avec férocité la moindre initiative individuelle, sensible et à fleur de peau, dans les sargasses, je mobilise une puissance afro-diasporique de bruja, de sorcière. Pour un court instant, celui de l’acte performatif et du rituel, je me niche dans la sargasse ; je crée une sorte de nidation et je m’enterre dedans. Je m’ensevelis dans l’une des algues les plus toxiques qui envahit le littoral de l’arc antillais. Je m’intoxifie de métaux lourds, d’arsenic inorganique. Je me contamine pour faire de cette algue, mienne, l’invaginer, la coloniser à mon tour et créer l’acte de vie. En sortant, je renais.

Ainsi, en m’ensargassant un peu plus chaque jour, je m’extraie d’une forme de mondialisation, de globalisation de la politique sorcière pour faire de ma sorcière, une bruja en vie en Caraïbe, ancrée sur cette terre Martinique, héroïne des temps actuels parce que survivante malgré les années, les siècles de colonisation, de contamination, d’occupation.


artincidence.fr/portfolio/ensargasse-moi/


Evènement Présentation
Participante Annabel Guérédrat
Date / Heure Vendredi 21, 11:45 – 12:30
Lieu Cité Internationale des Arts

Crème pour voler

Aniara Rodado

Nous assistons à un assassinat de la vie sous toutes ses formes. On s’attaque aux corps, aux communautés et aux territoires. On efface la mémoire pour accommoder les savoirs en les désactivant par la création de filiations inventées, en s’appropriant de ce qui « sert » sans jamais faire référence aux sujets subordonnés qui l’ont incarné. Le projet Against Witch-washing cherche à réactiver les technologies spécifiques aux interactions transespèces dans les communautés marginalisées et « féminisées ». La chasse aux sorcières n’est pas encore terminée.

Peut-on comprendre les relations des communautés humaines avec les plantes – y compris celles que l’on appelle “drogues” ou “psychotropes” – dans la façon dont nous habitons notre propre corps et les écosystèmes, si nous persistons à séparer la vie humaine de la vie non humaine ? Est-il possible de comprendre intimement ces interactions si nous faisons abstraction de la notion de plaisir ?


aniara-rodado.net


Evènement Table ronde: Anthropologie, féminisme, postcolonialité et soins radicaux
Participantes Aniara Rodado, Luiza Prado, Paloma Ayala, Emilia Sanabria, Nataša Petrešin-Bachelez
Date / Heure Thursday 20, 10:30 – 12:00
Lieu Cité Internationale des Arts

Trans*Plant. Le voyage d’OncoMouse : Open the Pill

Quimera Rosa

Cette performance, basée sur le projet en cours de recherche bio-médicale et de santé communautaire « Ma maladie est une création artistique », combine pratiques de bio-hacking en direct et un parcours audio-visuel par les différentes étapes menant à l’élaboration d’un protocole Open Source. Un devenir sourie de laboratoire en compagnie de souries informatiques.

gridspinoza.net/en/projects/transplant-my-disease-artistic-creation

Cette performance, créée à l’occasion d’Open Source Body, fait partie du projet Trans*Plant.


quimerarosa.net/transplant/


Evènement Table ronde: Photosymbiose et santé humaine
Participants Quimera Rosa, Ewen Chardronnet, Jens Hauser, Maya Minder
Date / Heure Vendredi 21, 15:45 – 17:15
Lieu Cité Internationale des Arts

Initiative for Practices and Visions of Radical Care

Nataša Petrešin-Bachelez (Cité Internationale des Arts)

Initiative for Practices and Visions of Radical Care est née en région parisienne lors du premier confinement lié à l’épidémie de COVID-19. Formée sur la base d’amitiés et de collaborations professionnelles, l’Initiative se donne pour mission de réunir des recherches et des pratiques curatoriales et artistiques liées aux pratiques du soin​, qui s’interrogent sur des problématiques associées à la solidarité et au care. Ces pratiques sont appelées à jouer un rôle actif, particulièrement dans des situations d’échec, de désengagement ou de négligence de la part des institutions. La notion de care est de plus en plus explicitement liée à celle de solidarité et se situe à l’intersection de mouvements sociaux, antiracistes et écologiques. Se positionnant comme une protection, plutôt qu’une contestation, elle souligne l’importance de prendre soin et d’être des garant.e.s attentif.ve.s et bienveillant.e.s de nos sociétés comme écosystèmes.


Evènement Table ronde: Anthropologie, féminisme, postcolonialité et soins radicaux
Participantes Nataša Petrešin-Bachelez, Aniara Rodado, Luiza Prado, Paloma Ayala, Emilia Sanabria
Date / Heure Jeudi 20, 10:30 – 12:00
Lieu Cité Internationale des Arts